Portraits
Portrait de Luc-Antoine BAEHNI | Directeur général de la CGN
A la barre de la Compagnie Générale de Navigation (CGN) depuis 18 ans, en tant que directeur général, Luc-Antoine Baehni n’en a pas moins fréquenté d’autres continents et secteurs d’activités auprès des leaders mondiaux, comme un appel du large à son multilinguisme et son double profil d’ingénieur et de manager.
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Pas de Röstigraben pour ce Neuchâtelois, qui a grandi dans la cité franco-germanophone de Bienne, pour mener des études à l’Ecole Polytechnique de Zürich, puis un MBA à HEC Lausanne quelques années plus tard ...
Maîtrisant parfaitement l’anglais, l’allemand, le français et l’espagnol (au point de naviguer tel « un poisson dans l’eau » entre ses lectures), il répondit à l’attrait de la multinationale américaine Caterpillar, d’abord aux USA puis en Espagne, en tant que représentant des ventes auprès des revendeurs de la division des moteurs diesel et des turbines à gaz. Après avoir vécu la « movida espagnole », où tout est à reconstruire et passé son MBA, Luc-Antoine Baehni s’attaque justement au secteur de la construction pour un des leaders mondiaux du ciment, Holcim.
Ne craignant ni les restructurations, ni le jetlag, ses fonctions l’amenèrent à être directeur des ventes de la Suisse Romande puis de l’Allemagne du Sud et de l’Autriche, entre Vaud et Zürich, en parallèle de ses fonctions de membre du comité de direction et président du conseil d’administration de la société Railcem. 10 ans dans l’industrie, 400 collaborateurs, un budget de 1 milliard de ventes et des milliers de kms parcourus plus tard, l’envie de s’amarrer à un port et de se rapprocher de sa famille se fait ressentir ...
- Inspire : ce qui vous inspire, ce qui vous guide
Est-ce John Green - son premier boss à Caterpillar - qui, en confiant à ce jeune diplômé tout juste issu de l’EPFZ, l’organisation d’une conférence internationale, a renforcé chez Luc-Antoine Baehni une de ses valeurs clés ? La confiance.
Base de l’éducation de ses trois enfants et de son management, il en fait une valeur refuge essentielle dans ses interactions avec ses collaborateurs, avec le conseil d’administration et les représentants des trois cantons de Genève, de Vaud et du Valais.
Empreint de la culture et de la pratique d’un management « à l’américaine », abhorrant les conflits, il accorde à ses équipes le droit à l’erreur tant que la transparence, la fiabilité, l’honnêteté et l’engagement sont respectés, en fondement d’un cercle vertueux qui veut que : « plus on donne au départ, plus les gens peuvent grandir ».
- Generate : votre fonction aujourd’hui, ce que vous voulez continuer ici ou ailleurs
C’est en situation de crise de management et de liquidités que Luc-Antoine Baehni est appelé à reprendre la barre de la CGN en l’an 2000. Il lui faudra remettre la CGN à flots et redonner confiance aux actionnaires des trois cantons, sur la base d’un business plan de redressement et d’une restructuration managériale, d’un transfert de compétences et d’une digitalisation de la PME.
Même si « le profit n’est pas le but », 18 ans plus tard, Luc Antoine Baehni et son équipe de direction peuvent se targuer d’avoir su virer de bord et rendre des comptes équilibrés à la CGN.
En 2000, forte de ses 130 collaborateurs, 80% de son activité était touristique et 20% était dédiée au transport. La flotte a transporté 1,3 millions de passagers et parcouru 300 000 kms par année.
En 2018, le ratio tourisme/transport s’est radicalement inversé : 75% de l’activité est une activité de transport transfrontalier entre Suisse et France. Les passagers sont de 2,4 millions pour 520 000 kms par année, soutenus par les 200 collaborateurs de la CGN.
Les priorités de la CGN sont d’améliorer la sécurité et la mobilité, par l’acquisition et la mise en flotte d’ici 2021, d’un premier nouveau bateau hybride* sur 5 prévus à terme, de développer les liens transfrontaliers et de poursuivre la rénovation de la flotte des 8 bateaux à roues à aubes « Belle Époque », grâce au soutien financier de l’ABVL (L'Association des amis des bateaux à vapeur du Léman). * diesel-électrique
Acteur de la transformation et du changement, Luc-Antoine Baehni se sait responsable de la réussite de ce méga-projet de nouvelles lignes transfrontalières (dont le budget est estimé à 35 millions de francs sur 15 ans), qui amélioreront la sécurité, le confort et la fréquence de transport des frontaliers (toutes les 45 min. vs 1 heure et demie pour un trajet Lausanne-Evian) mais aussi du renforcement de la formation, avec l’engagement de 10 à 20 navigants par année, d’ici 2021.
Défi de taille lorsque l’on sait qu’il faut 10 ans pour former un capitaine !
Bien que possédant son permis bateau civil et mer, c’est en qualité de « navigant à la retraite » que Luc-Antoine Baehni reprendra la barre de son propre navire une fois sa succession à la tête de la CGN opérée.
CARTE ID « MOITIÉ-MOITIÉ » :
- Votre année & lieu de naissance : 1960 - Neuchâtel
- Votre premier travail : responsable des ventes Caterpillar
- Votre fonction aujourd’hui : directeur général de la CGN (Compagnie Générale de Navigation)
- Qualité française : l'innovation ; qualité suisse : la fiabilité
- Défaut français : le bluff ; défaut suisse : la lenteur
- Vos passions : le tennis, la lecture (romans, polars en 4 langues), ma famille
- Ceux qui ont compté (français ou suisses) : mes parents, ma famille et mon 1er boss John Green (Caterpillar)
- Votre devise (sans s’aider de Google !) : « quod non expectas, ex transverso fit ». « ce à quoi tu ne t’attends pas, arrive par le travers, par surprise »
- Votre jardin secret (lieu de prédilection ou ouvrage) en France ou en Suisse : au bord du lac de Bienne pour pêcher
- La meilleure expression (suisse ou française) : « Faire confiance »
Portrait rédigé par Marie-Anne Fourot { HY-PHEN } - www.hy-phen.ch - contact(@)hy-phen.ch