Portraits
Tanguy Léon-Pflieger - Directeur général de Michelin Suisse SA
Découvrez le portrait membre du mois d'octobre 2024 consacré à Tanguy Léon-Pflieger - Directeur général de Michelin Suisse SA
Directeur général de Michelin Suisse SA, Tanguy Léon-Pflieger dirige la filiale du fleuron de l’industrie française, gage de performance, de durabilité et d’innovations, notamment à travers des prototypes « hors pneu » …
Portrait :
- De quoi rêviez-vous quand vous étiez enfant ?
D’être pilote de course ! Ce qui n’est pas très éloigné de mon univers actuel, dans la mesure où Michelin développe des matériaux de pointe en sport automobile notamment !
- Comment en êtes-vous arrivé à être celui que vous êtes aujourd’hui ?
Grâce à des rencontres qui m’ont marqué, des expériences fortes que j’ai pu vivre et des personnes qui m’ont, jeune, fait confiance. Je pense à l’ambassadeur de France - Philippe Etienne – qui, lorsque je travaillais à la chancellerie diplomatique de Berlin, m’a un jour proposé de reprendre sa « plume » en devenant son rédacteur de discours et m’a initié aux arcanes subtils de la diplomatie entre États. Je pense ensuite bien sûr à Michelin, qui me fait confiance depuis 7 ans en me confiant de magnifiques responsabilités comme celle que j’occupe aujourd’hui. Je pense enfin à l’armée, et en particulier à la Marine nationale dans laquelle j’ai servi comme jeune officier de réserve et qui m’a là aussi fait confiance, en me confiant le commandement d’un centre de préparation militaire marine pendant près de 3 ans, sur mes jours de réserve. C’était une véritable école de la vie et du management « du terrain », qui m’a beaucoup appris sur moi-même et sur les autres.
- Michelin en trois mots ?
People. Profit. Planet. Ces trois axes de la stratégie du Groupe sont partagés par l’ensemble des collaborateurs. S’il est assez clair que la recherche du profit se conjugue avec la performance, elle ne s’opère pas au détriment de la sécurité, de la qualité de vie au travail ou de l’objectif affiché d’une meilleure durabilité et d’une neutralité carbone totale des pneumatiques à l’horizon 2050 ; sachant qu’aujourd’hui, 28% des matériaux qui composent un pneumatique Michelin sont renouvelables et recyclés et qu’un objectif intermédiaire de 40% est fixé à l’horizon 2030, à l’image du prototype de pneu sans air, « Uptis ».
Le Groupe Michelin en Suisse, c’est d’abord une présence sans discontinuité depuis 1926, à Genève puis à Fribourg. Aujourd’hui, le Groupe emploie près de 350 collaborateurs dans le pays, principalement dans le canton de Fribourg où se situent nos activités opérationnelles, logistiques et financières mais aussi notre centre de recherche avancée en innovation « hors pneu ». Nos chercheurs viennent justement de remporter le prix de l’innovation de la CCI France-Suisse avec le projet de voile gonflable « Wisamo », testée sur le lac de Neuchâtel avant d’équiper désormais des porte-conteneurs sur l’Atlantique.
En tant qu’acteur de la recherche en Suisse, nous disposons également à Fribourg d’une expertise majeure dans le domaine de la pile à combustible à hydrogène, avec notre co-entreprise Symbio, créée avec Faurecia et Stellantis.
Sans oublier nos activités de distribution et de vente, avec notre filiale Euromaster et ses centres de service, situés aussi bien en Suisse romande qu’alémanique.
Enfin, Michelin ce sont les célèbres Guides de voyage et gastronomique, le Vert et le Rouge, qui décernent les Etoiles Michelin aux chefs suisses ; ce sera fin octobre à l’École hôtelière de Lausanne, mais je n’en dévoilerai pas plus…
- Quel manager êtes-vous ?
Demandez-le à mes équipes ! Mais je cherche à bâtir des ponts entre elles, entre des entités qui ne sont pas naturellement habituées à travailler ensemble. J’essaye aussi d’instaurer un climat de confiance et une forte proximité avec nos clients. Un grand manager du Groupe m’a un jour donné un conseil que j’essaie d’appliquer chaque semaine : « le terrain, le terrain, le terrain ».
- Certaines de vos plus grandes réussites ?
De voir le sourire revenir petit à petit sur le visage de certains équipiers, après une année 2023 difficile pour le marché du pneumatique et pour nos clients distributeurs. Je ne veux pas me réjouir trop vite, l’année n’est pas terminée. Mais avec la mobilisation de tous et le déploiement d’une nouvelle stratégie, nos résultats du premier semestre sont excellents, avec une croissance des ventes à deux chiffres de Michelin en Suisse.
- Quels sont vos projets professionnels ? Personnels ?
A titre professionnel, mener à bien la réalisation de notre plan « GoldenEye 2026 » qui vise à conduire la filiale suisse de Michelin à son top niveau pour son centième anniversaire. Je compte aussi continuer à renforcer l’ancrage local du Groupe, développer les partenariats institutionnels, accompagner nos distributeurs confrontés aux problèmes de succession ou de reprise de leur activité et accroître la visibilité de Michelin en Suisse.
A titre personnel, me remettre à la voile, mais en eau douce cette fois-ci, sur le Léman !
Carte d’identité :
- Vos passions : : l’Afrique et l’océan. J’ai eu un véritable coup de cœur pour ce continent. J’y ai vécu et travaillé, au Cameroun d’abord pour un stage de journalisme pendant mes études à Sciences Po, puis au Kenya pour le Groupe Michelin. J’y retourne encore aujourd’hui au moins une fois par an. J’y ai fait des rencontres incroyables, au-delà des paysages de carte postale, avec des femmes et des hommes qui accordent une importance réelle et authentique aux relations humaines, aux aînés en particulier, même si plus de 50% de la population a moins de 25 ans, et qui ont un rapport au risque très différent. Je ressens là-bas une énergie, des idées et un potentiel d’innovation remarquables.
- Une des causes qui vous tient à cœur : : la formation des jeunes. Je souhaite pouvoir faciliter l’accès à l’entreprise formatrice et donner aux générations qui arrivent sur le marché du travail les opportunités dont j’ai moi-même pu bénéficier en début de parcours professionnel, d’autant que la question du sens et celle de la volatilité des talents sont intrinsèquement liées aujourd’hui.
- Une application dont vous ne pouvez pas vous passer : mes notebooks !
- Ce qui vous qualifie : beaucoup d’optimisme. Je repense à une conversation avec l’un de mes amis kenyans à qui je disais un jour « Dépêchons-nous, on ne vit qu’une fois. » Ce à quoi il me répondait : « C’est faux, on ne meurt qu’une fois, on vit tous les jours ». Il avait tout résumé !
Portrait rédigé par Marie-Anne Fourot { HY-PHEN } - www.hy-phen.ch - contact@hy-phen.ch